Soir 3 -
Causette à la buvette avec Emilie Delorme, directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
le samedi 11 septembre,
à 20h15...
Corinne Schneider
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A titre personnel, je suis vraiment heureuse de vivre cette immersion dans le monde de la création : entendre autant de nouvelles œuvres en aussi peu de temps, et surtout autant de compositeurs et compositrices d’expression si différentes, c’est vraiment inouï, et je prends vraiment plaisir à partager ces moments uniques, autant que les étudiants, et en même temps que le public.
Le Conservatoire de Paris et le Festival Ensemble(s) ont formé un partenariat pour travailler ensemble, et ce, dans deux directions. Les étudiants du 3e cycle d’interprétation (DAI) spécialisé dans le domaine des répertoires contemporains sont invités à interpréter des œuvres données en prélude aux concerts des différents ensembles professionnels. L’ensemble Cairn a d’ailleurs souhaité carrément intégrer à leur programme la pièce pour guitare solo de Juan Arroyo JH, Tribute to Jimi Hendrix interprétée par Omar Nicho. Les étudiants ont le plus souvent proposé des créations d’œuvres nouvelles composées par les étudiants du cursus de composition. Outre la participation de ces étudiants interprètes, les étudiants de la Formation Supérieure aux Métiers du Son (FSMS) sont amenés à travailler avec la régie du Festival sur l’installation sonore des concerts et leur captation.
Le Conservatoire est un gigantesque terrain d’application et les étudiants du département des métiers du son participent déjà intra-muros aux enregistrements des travaux des étudiants des autres départements. D’ailleurs au cours de la crise sanitaire que nous venons de traverser, beaucoup de projets artistiques ont finalement été rendus possibles grâce à leur implication. Dès que nos projets sortent du Conservatoire pour rencontrer le public dans d’autres lieux, que ce soit à la Philharmonie de Paris ou ici au Pan Piper pour ce Festival Ensemble(s), nous faisons en sorte de greffer les étudiants des métiers du son afin qu’ils puissent accumuler des expériences variées, rencontrer d’autres musiciens, et commencer à tisser leur réseau professionnel. L’objectif est qu’il n’y ait pas de rupture entre la partie formation et la partie insertion professionnelle. Nous les accompagnons afin qu’ils prennent petit à petit de plus en plus d’autonomie. Le travail sous le regard d’autres professionnels que leurs professeurs participe à l’acquisition de cette autonomie.
Le 3e cycle d’interprétation dédié aux répertoires contemporains n’est pas du tout un cursus d’études ou une filière restrictive… Tous les musiciens qui entrent dans ce cycle ont déjà obtenu un master instrumental général qui englobe tous les répertoires. Ils ne cessent d’ailleurs pas de jouer les œuvres du patrimoine quand ils entrent dans cette formation. Vu la complexité des écritures contemporaines, il est devenu important de proposer cette formation pour défendre les expressions d’aujourd’hui. Les étudiants qui choisissent d’entrer dans ce cycle sont vraiment intéressés et motivés par les musiques de création. Ce qu’il faudrait, c’est que cette formation s’adresse à un plus grand nombre d’étudiants ; si on pouvait, elle devrait s’adresser à tout le monde !