Soir 3 -
Fernando Fiszbein, présentation du concert O!

le samedi 11 septembre,
à 18h30...

propos recueillis par
Corinne Schneider

Je voudrais d’abord profiter de cette présentation pour rendre hommage à tous les amis de ces cinq merveilleuses équipes rassemblées pour l’organisation de ces quatre journées de Festival et la réussite de ces rencontres. Nous sommes différents, mais nous nous accordons ; nous avons beaucoup de choses en commun, à commencer par ce goût de l’autre, cette curiosité de ce que fait l’autre et aussi la profonde sincérité – c’est quelque chose d’inexplicable mais de vrai – dans l’attention aux uns et aux autres. Je crois que c’est la signature de ce Festival.

Ce programme a d’abord été construit par « goût » : toutes les œuvres qui vont être jouées, nous les aimons profondément et nous les avons choisies pour les mondes singuliers qu’elles nous offrent. Plusieurs lignes conductrices se dégagent néanmoins. Dans ce programme, c’est plutôt ma génération qui est représentée par trois compositeurs qui viennent de passer la quarantaine : la compositrice autrichienne Eva Reiter (45 ans), le compositeur basque Iñaki Estrada Torío (44 ans), et le compositeur tchèque Ondřej Adámek (42 ans), que j’ai rencontré et que je côtoie depuis nos études au Conservatoire de Paris. Je crois très fort en cette unité générationnelle, car je pense que nous partageons un certain « socle culturel » commun.

Je vais commencer par la fin, en évoquant la dernière œuvre de ce programme, Imademo pour soprano, échantillonneur et alto d’Ondřej Adámek, car c’est à partir de cette pièce que nous avons pensé l’ensemble du programme. Du travail d’Ondrej dans cette partition magnifique émerge la construction d’un langage : il questionne la langue et en invente une autre. C’est finalement toute la question de l’être l’humain qui est ici portée par la présence de la voix. Dans cette recherche, il a introduit l’électronique d’une manière très fine et si intelligente. Le travail avec l’électronique est également commun à la démarche d’Iñaki Estrada Torío dans I+D pour piano et électronique, même s’il ne pose pas du tout les mêmes questions. Et c’est la présence du support de sons fixés qui est aussi intéressante dans Konter pour piano et bande d’Eva Reiter, une œuvre très impressionnante qui dégage quelque chose de viscéral. Tous les trois utilisent la machine comme un outil, un instrument, un jeu ; c’est une démarche très liée à la génération des PC des années 1990.

Le titre du concert, O!, reprend celui de la nouvelle œuvre écrite par la compositrice Dahae Boo pour les musiciens de l’ensemble 2e2m et dont nous avons réservé la création pour le public de ce Festival. Nous voulons ainsi montrer que nous plaçons la création de nouvelles œuvres au cœur de notre travail. C’est bien sûr toujours une nécessité pour nous que de nous nourrir de nouvelles rencontres et de découvertes.

Dahae Boo a 33 ans, nous ne sommes pas de la même génération, mais j’ai suivi sa trajectoire car nous avons eu le même professeur (Frédéric Durieux) au Conservatoire de Paris. Je connais plusieurs œuvres de Dahae, comme son Quatuor à cordes dont les sonorités sont d’une légèreté inouïe. Cette œuvre m’a beaucoup marqué et c’est grâce à elle que nous sommes entrés en contact. Mais pour présenter sa nouvelle œuvre, je préfère lui donner la parole. Je voudrais juste conclure en saluant l’héroïsme des solistes qui vont interpréter chacune de ces œuvres qui les sollicitent parfois à l’extrême (le flûtiste chez Eva Reiter, la pianiste chez Iñaki Estrada Torío, et la soprano chez Dahae Boo et Ondřej Adámek) : ultime trame conductrice !

Soir 3 -
Fernando Fiszbein, présentation du concert O!

le samedi 11 septembre, à 18h30...

propos recueillis par Corinne Schneider

Je voudrais d’abord profiter de cette présentation pour rendre hommage à tous les amis de ces cinq merveilleuses équipes rassemblées pour l’organisation de ces quatre journées de Festival et la réussite de ces rencontres. Nous sommes différents, mais nous nous accordons ; nous avons beaucoup de choses en commun, à commencer par ce goût de l’autre, cette curiosité de ce que fait l’autre et aussi la profonde sincérité – c’est quelque chose d’inexplicable mais de vrai – dans l’attention aux uns et aux autres. Je crois que c’est la signature de ce Festival.

Ce programme a d’abord été construit par « goût » : toutes les œuvres qui vont être jouées, nous les aimons profondément et nous les avons choisies pour les mondes singuliers qu’elles nous offrent. Plusieurs lignes conductrices se dégagent néanmoins. Dans ce programme, c’est plutôt ma génération qui est représentée par trois compositeurs qui viennent de passer la quarantaine : la compositrice autrichienne Eva Reiter (45 ans), le compositeur basque Iñaki Estrada Torío (44 ans), et le compositeur tchèque Ondřej Adámek (42 ans), que j’ai rencontré et que je côtoie depuis nos études au Conservatoire de Paris. Je crois très fort en cette unité générationnelle, car je pense que nous partageons un certain « socle culturel » commun.
Je vais commencer par la fin, en évoquant la dernière œuvre de ce programme, Imademo pour soprano, échantillonneur et alto d’Ondřej Adámek, car c’est à partir de cette pièce que nous avons pensé l’ensemble du programme. Du travail d’Ondrej dans cette partition magnifique émerge la construction d’un langage : il questionne la langue et en invente une autre. C’est finalement toute la question de l’être l’humain qui est ici portée par la présence de la voix. Dans cette recherche, il a introduit l’électronique d’une manière très fine et si intelligente. Le travail avec l’électronique est également commun à la démarche d’Iñaki Estrada Torío dans I+D pour piano et électronique, même s’il ne pose pas du tout les mêmes questions. Et c’est la présence du support de sons fixés qui est aussi intéressante dans Konter pour piano et bande d’Eva Reiter, une œuvre très impressionnante qui dégage quelque chose de viscéral. Tous les trois utilisent la machine comme un outil, un instrument, un jeu ; c’est une démarche très liée à la génération des PC des années 1990.

Le titre du concert, O!, reprend celui de la nouvelle œuvre écrite par la compositrice Dahae Boo pour les musiciens de l’ensemble 2e2m et dont nous avons réservé la création pour le public de ce Festival. Nous voulons ainsi montrer que nous plaçons la création de nouvelles œuvres au cœur de notre travail. C’est bien sûr toujours une nécessité pour nous que de nous nourrir de nouvelles rencontres et de découvertes.

Dahae Boo a 33 ans, nous ne sommes pas de la même génération, mais j’ai suivi sa trajectoire car nous avons eu le même professeur (Frédéric Durieux) au Conservatoire de Paris. Je connais plusieurs œuvres de Dahae, comme son Quatuor à cordes dont les sonorités sont d’une légèreté inouïe. Cette œuvre m’a beaucoup marqué et c’est grâce à elle que nous sommes entrés en contact. Mais pour présenter sa nouvelle œuvre, je préfère lui donner la parole. Je voudrais juste conclure en saluant l’héroïsme des solistes qui vont interpréter chacune de ces œuvres qui les sollicitent parfois à l’extrême (le flûtiste chez Eva Reiter, la pianiste chez Iñaki Estrada Torío, et la soprano chez Dahae Boo et Ondřej Adámek) : ultime trame conductrice !