If it was a forest de Giulia Lorusso présente en son titre la nuance de l’hypothèse : si c’était une forêt quelle voix aurait-elle ? Comment nous parlerait-elle ? Ce projet de conférence musicale pour instruments, voix de narrateur et électronique est consacré à la voix de la nature : les sons du vivant animal et végétal.

Disposés dans l’espace en deux groupes, les musiciens entremêlent les sons des instruments aux sons diffusés par les haut-parleurs : les mouvements ainsi que la distance des sources sont intégrés comme paramètres de la composition musicale pour tisser les relations entre les musiciens, les sons de field recording et la voix du narrateur. La dramaturgie musicale suit un parcours qui part métaphoriquement de la terre, du sous-terrain, des racines, pour ensuite remonter le long du tronc des arbres, jusqu’à la chlorophylle à la pointe des branches. Au cours de cette ascension, les différents mondes sonores se métamorphosent les uns dans les autres, par un processus mimétique. Le tout se transforme en une seule voix, comme un chant, englobant les pièces de Ramon Lazkano et Claudia Jane Scroccaro.

La beauté est dans la frontière, qui délimite à la fois les différentes espèces du vivant et les renvoie à une seule source commune, la nature que nous habitons.